Des dynamiques différentes apparaissent entre pays, entre régions, entre laiteries. Chaque éleveur est ainsi amené à se positionner dans ce jeu complexe, à déterminer sa stratégie personnelle, tout en composant avec la désormais incontournable volatilité des prix.
Depuis juin 2016, la baisse de la collecte mondiale, principalement en Europe et en Nouvelle-Zélande, a assaini le marché du lait. Les échanges mondiaux ont repris, avec la remontée en 2016 des importations chinoises (poudre grasse et beurre) et surtout brésiliennes (poudre grasse et de fromage).
Consécutivement, les cours des produits industriels évoluent de manière contrastée. Les cours de la matière grasse sont très élevés et le beurre est au sommet (4000€/tonne début 2017), ce qui tire le prix du lait à la hausse, alors que le prix de la poudre maigre s’émousse à un niveau modeste.
La baisse de la collecte dans l’Union Européenne est hétérogène sur les 12 derniers mois glissants : en hausse aux Pays-Bas, Irlande et Pologne, mais en baisse en France, au Royaume Uni et en Allemagne.
En France, la collecte diminue et le nombre de producteurs chute (-4,5 % en 2016), alors que le cheptel est quasi stable. Le grand ouest voit même son effectif de vaches laitières augmenter.
Par ailleurs, le marché des produits de grande consommation est en perte de vitesse : -4% de volumes de lait UHT en 2016, mais + 4 à + 7% de la consommation de lait bio par an depuis 5 ans.
En France, le prix payé aux éleveurs sera meilleur en 2017, mais sans euphorie : 300 à 330 €/1 000 L maximum. Seule certitude : la variabilité interannuelle de 100 €/1 000 L.
Les laiteries françaises choisissent des stratégies différentes :
- industriels privés : réduire la collecte sur 2017 et 2018,
- certaines coopératives sont plus ouvertes à la hausse des volumes, en prix B,
- toutes les laiteries soutiennent les JA en volume.
Enfin, les investissements des laiteries sont significativement situés dans le grand ouest.
