Lors de son déplacement dans l’Aude, la ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt, Annie Genevard, a présenté un dispositif exceptionnel pour aider les agriculteurs en difficulté financière. Mis en place avec le soutien des banques et garanti par Bpifrance, ce plan vise à répondre aux défis économiques résultant des aléas climatiques, sanitaires ou structurels. Deux types de prêts seront proposés début 2025.
1. Prêts de trésorerie à court et moyen terme
Ce premier mécanisme soutiendra les agriculteurs affectés par des crises conjoncturelles. Ces prêts, d’une durée de 2 à 3 ans, offriront des taux d’intérêt réduits grâce à une bonification partagée entre l’État et les banques participantes :
- Taux plafonnés : 1,75% pour les prêts sur 24 mois et 2,35% sur 36 mois. Une réduction supplémentaire portera ces taux à 1,5% et 2,15% pour les jeunes agriculteurs installés depuis moins de cinq ans.
- Montant maximal : 50 000€ par exploitation.
- Critères d’éligibilité : Une baisse de chiffre d’affaires d’au moins 20% en 2024 par rapport à une référence historique et l’utilisation de 60% de leur épargne de précaution (le cas échéant).
2. Prêts de consolidation à long terme
Destinés aux exploitants en proie à des difficultés structurelles, ces prêts permettront de restructurer les dettes à plus long terme :
- Durée : Jusqu’à 12 ans.
- Plafond : 200 000€ par exploitation.
- Garantie publique : Couverture à hauteur de 70% par Bpifrance, le coût de cette garantie étant entièrement pris en charge par l’État.
- Critères d’éligibilité : Un endettement supérieur à 50% ou un rapport EBE (Excédent Brut d’Exploitation)/Chiffre d’Affaires inférieur à 25%.
Un partenariat renforcé pour des aides rapides
La mise en œuvre de ces dispositifs fera l’objet de conventions entre l’État et les banques volontaires, avec un appel à manifestation d’intérêt lancé par le ministère. Un suivi régulier sera assuré par un comité de financeurs publics sous l’égide des préfets, pour garantir leur efficacité et leur pertinence.
Une réponse aux attentes agricoles
Ces mesures, saluées par les syndicats agricoles, répondent à une demande forte d’accompagnement financier face aux impacts du changement climatique et des crises sectorielles. Cependant, des réserves subsistent quant à leur capacité à traiter les problématiques de fond sur le long terme.