La production de lait mondiale est peu dynamique depuis le début de l’année 2022.
L’ensemble des principaux producteurs mondiaux (États-Unis, Union Européenne et Nouvelle-Zélande) affiche une baisse de production sur le 1er semestre. La France n’échappe pas à ce constat avec un recul de la collecte depuis le 1er janvier, malgré un léger rebond depuis le mois de septembre. La diminution constante des éleveurs laitiers et du cheptel lait contribue également à maintenir une collecte atone.
Ce constat amène à un déséquilibre offre/demande qui favorise l’augmentation des cours des produits industriels, beurre et poudre de lait, avec respectivement +70% et +25% depuis un an.
L’ensemble de ces éléments expliquent l’augmentation continue du prix du lait payé aux producteurs (le prix de base moyen sur 12 mois devrait dépasser la barre symbolique des 400€/1 000 litres avant la fin de l’année !). Néanmoins, le prix reste inférieur à d’autres pays européens (comme l’Allemagne, par exemple) car les industriels français n’arrivent pas, pour l’instant, à répercuter l’augmentation de leurs charges (emballage, frais de collecte,…) aux distributeurs.
En parallèle, le cours des vaches de réforme n’a jamais été aussi élevé. Le produit total des marges lait devrait donc atteindre les 500€/1 000 litres (cf. graphiques ci-dessous). Cette augmentation va être en partie compensée par la hausse des charges (aliments, intrants, énergie,…) avec des valeurs également inédites. Néanmoins, les marges des ateliers lait devraient encore être bonnes pour les clôtures du 4ème trimestre 2022 et du 1er trimestre 2023.
Malgré les bons résultats des clôtures 2022 et l’augmentation des revenus, il faut faire attention aux mois à venir en terme de gestion de la trésorerie :
- Le niveau et la qualité des stocks fourragers réalisés en 2022 pourront avoir un impact sur la production laitière des prochains mois ;
- Les prélèvements sociaux et fiscaux pourront connaître une augmentation consécutive aux bons résultats des clôtures 2022 ;
- Le coût des intrants et avances aux cultures va continuer à augmenter pour les récoltes 2023.
Nous vous conseillons de profiter de cette période pour consolider vos trésoreries et épargner (via éventuellement les DEP pour diminuer la pression sociale et fiscale) compte tenu de l’incertitude conjoncturel (inflation, guerre en Ukraine, sécheresse,…).