Les résultats de l’ensemble des clôtures de l’année 2021 sont disponibles aujourd’hui. En ce qui concerne les exploitations laitières, la majorité des clôtures sont réalisées au printemps. Cela signifie que les chiffres ci-dessous sont principalement liés à la conjoncture printemps 2020-printemps 2021 :
Au travers de ces résultats, nous remarquons que les charges alimentaires prennent une place de plus en plus importante dans les charges globales de l’atelier laitier, et ce, indépendamment du système de production.
Nous avons déjà abordé ce sujet lors des précédentes lettres lait au travers de plusieurs thématiques :
- Suivi du coût de concentrés
- Qualité des fourrages (date de récolte, …)
Approche technico-économique : Changement de système et exemple de calcul de coût fourrager
Optimiser votre marge en limitant les coûts
Qualité de l’herbe et impact techno-économique
Parmi les facteurs clé de réussite que nous observons dans les élevages et que nous n’avons pas encore abordé, les éléments liés à la reproduction (taux de renouvellement, taux de réforme, nombre d’animaux improductifs,…) restent important à bien maîtriser. Effectivement, à ration équivalente :
- 1 primipare produira moins qu’une multipare
- 1 vache laitière à 200 jours de lactation produira moins qu’à 150 jours
La libération des quotas et l’augmentation régulière des références ont engendré parfois des augmentations importantes d’effectifs (souvent par croît interne). Cela a fragilisé la gestion des troupeaux qui étaient auparavant en rythme de croisière : baisse des réformes et allongement des lactations, hausse des IVV avec des mois moyens de lactation plus élevés, augmentation de l’âge au premier vêlage, etc….
Pour savoir où vous en êtes aujourd’hui, vous pouvez comparer vos résultats à des moyennes de groupe présentes sur le site de l’IDELE : https://idele.fr/outils/reproscope.
Le site vous permet de vous positionner et aussi de simuler l’impact économique d’une amélioration de l’IVV :
Avant de travailler avec précision l’équilibre de la ration des vaches laitières, il semble important de maîtriser les fondamentaux en terme de reproduction.
Voici quelques critères à avoir en tête :
- En vêlage groupé : viser 5 à 7 mois de mois moyen de lactation
- Intervalle vêlage-vêlage : viser un intervalle inférieur à 400 jours
- Taux de renouvellement : viser 25% et ne pas dépasser 35%
- N° lactation moyen du troupeau : viser une moyenne supérieure à 2,5
Evidemment, ces indicateurs sont des tendances à suivre et ils doivent être regardés de manière groupés. Par exemple, un IVV faible pourrait être lié à un taux de réforme élevé et donc pas forcément synonyme de bonne gestion !
Dans les exploitations qui obtiennent de bons résultats technico-économiques, deux façons de faire se détachent :
– Elever juste le nombre de génisses nécessaires pour le renouvellement : cela permet d’optimiser les charges et le temps de travail (aliments, bâtiments, main d’œuvre,…). Cela permet aussi de libérer de la surface fourragère au profit de cultures à plus forte valeur ajoutée.
– Elever toutes les génisses et vendre une partie en amouillante ou fraîche vêlée : cette stratégie est intéressante si la surface fourragère, la place dans les bâtiments et la main d’œuvre n’est pas limitante. Il faut aussi s’assurer que le prix de vente couvre bien le coût de revient de la génisse !
Voici quelques questions que vous pouvez vous posez :
– Quels sont vos résultats de reproduction moyens sur les 3 dernières années ?
– Combien de génisses amouillantes ou fraîches vêlées avez-vous vendus au cours des 3 dernières années ?
– Combien de génisses avez-vous besoin annuellement pour votre renouvellement ?
Les réponses à ces questions vous permettront de savoir où vous vous situez aujourd’hui par rapport à vos objectifs.