C’est quoi une bonne marge brute lait ?
C’est quoi un bon EBE en production laitière ?
Faut-il mieux intensifier ou extensifier son système ?
En tant que conseiller de gestion, nous devons souvent répondre à ces questions. Pour donner des éléments de réponse et apporter du contenu à la discussion, nous utilisons en général les études de groupe. Cela permet notamment de positionner l’exploitation vis-à-vis d’un panel de structures similaires et de voir les axes de progrès. Pour autant, cela n’est peut-être pas si simple !!!
Il nous semble intéressant de commencer par répondre plutôt à ces questions :
– Compte tenu de mon outil de production (surfaces, bâtiments, main d’œuvre,…), quelle quantité de lait suis-je capable de produire sans compromettre la durabilité de l’exploitation ?
– Compte tenu de mes besoins en prélèvements et des annuités, quel est mon besoin en EBE ?
– Compte tenu de mon besoin en EBE et de mes charges de structure, quel est mon besoin en marge brute ?
– Quelle stratégie adopter pour atteindre mon objectif de marge brute : système plutôt pâturant, autonome, productif, etc ?
Ces données peuvent ensuite s’affiner en fonction de la disposition de mon parcellaire, du potentiel des terres, de la disponibilité de la main d’œuvre, etc… Cela permettra d’orienter la réflexion vers un système cohérent (plutôt intensif ou plutôt extensif). De même, les facteurs conjoncturel et para-agricole (demande de la laiterie, évolution des aides PAC,…) doivent aussi être intégrés à la réflexion.
Vous trouverez ci-dessous un tableau présentant 4 résultats différents à partir d’un même outil de production :
Exemple :
Ce tableau permet de mettre en évidence, et c’est une observation que nous faisons régulièrement, qu’il n’existe aucune corrélation entre le niveau de marge brute en €/1 000 litres et le niveau de marge brute totale dégagée par l’atelier. C’est le même constat en ce qui concerne l’EBE.
Par exemple, une exploitation ayant un besoin d’EBE de 60 000 € pourra difficilement se satisfaire d’une faible production extensive, même avec une excellente marge brute en €/1 000 litres. L’amélioration de la marge ne doit pas forcément se faire au détriment du volume produit.
Pour résumer, la bonne réponse est de réussir à trouver le bon équilibre entre le potentiel d’EBE, les besoins en terme de prélèvements privés et les annuités liés en partie à l’outil de production.
Pour conclure, à l’avenir, le système mis en place devra tenir compte des éléments liés à la conjoncture et aux politiques publiques : disponibilité et coût des engrais, réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires, limitation des imports de protéines en provenance d’Amérique, etc… Les exemples récents montrent qu’un système moins dépendant aux achats extérieurs est plus résilient. Est-ce pour autant la voie à privilégier ?
N’hésitez pas à contacter votre conseiller spécialisé pour échanger sur votre situation personnelle et réfléchir à la cohérence de votre système !