Le devenir des contrats de vente d’électricité photovoltaïque passés entre 2006 et 2010 est au cœur des préoccupations actuelles : une remise en cause des contrats de plus de 250 kWc qui excèdent une « rémunération raisonnable des capitaux» est en marche. Les amendements déposés ont été rejetés plusieurs fois, à la fois par la commission des finances et par le Sénat, mais le Gouvernement entend aller au bout.
Nous n’avons pas les précisions sur le niveau de rémunération raisonnable des capitaux, les hypothèses circulent, et des dérogations sont déjà prévues pour protéger les contrats plus fragiles financièrement.
Le risque : réduction des durées de contrats ? Révision du tarif de vente ?
Êtes-vous concernés ?
Seuls les projets de plus de 250 kWc relevant des contrats arrêtés du 10 juillet 2006, du 12 janvier 2010 et du 31 août 2010 le sont. Cela concernera peu de contrats dans nos régions, toutefois nous suivons de près l’évolution de cette perspective pour étudier les projets concernés.
Une perspective encourageante concerne le relèvement des seuils pour la vente d’électricité photovoltaïque en obligation d’achat. L’arrêté devrait être publié prochainement pour permettre d’obtenir un tarif réglementé de vente jusqu’à 500 kWc (contre 100 kWc aujourd’hui), de quoi multiplier les projets. Autre évolution positive pour l’autoconsommation, la vente de surplus de production pourrait être vendue au même tarif qu’en vente totale ?
Voir les tarifs photovoltaïques au 31 mars 2021
Autoconsommation : produire de l’électricité pour l’autoconsommer
Poids du coût électrique et souhait de maîtriser son évolution, besoins d’électricité et de chaleur importants, nécessités d’autonomie sur ses ressources énergétiques, souci de participer à la lutte contre le changement climatique… autant de motivations pour développer un projet en autoconsommation !
Une consommation adaptée à la production photovoltaïque
Certaines productions ont des appels de consommations plus propices à l’autoconsommation. Les productions de tomates, les productions hors sol (porc, volailles …), la production laitière avec traite robotisée ont plutôt une consommation journalière en phase avec la production photovoltaïque, à la différence de la production laitière non robotisée avec traite matin et soir. Le stockage de l’électricité n’étant pas encore économiquement rentable, une concomitance des consommations électriques avec la production photovoltaïque est nécessaire.
L’installation photovoltaïque peut être installée sur une toiture ou sur un mat pivotant (appelé « tracker »). Pour choisir la meilleure solution pour sa situation, il est indispensable d’analyser les besoins de l’entreprise actuels et à venir, pour ensuite les comparer avec la production théorique de l’installation souhaitée.
Une installation à bien dimensionner
Une installation surdimensionnée engendrera un surplus d’électricité aujourd’hui faiblement valorisé et par conséquent diminuera la rentabilité économique de l’installation. Sans compter le risque de perte de production. La donne pourrait évoluer en fonction du futur arrêté tarifaire.
Le dimensionnement de l’installation se fait en fonction du profil d’appel de puissance de consommation annuelle de l’entreprise.
Pour connaître votre profil de consommation journalière moyenne, 2 solutions :
- soit avec la pose d’un compteur (enregistreur de consommation) sur minimum 2 semaines
- soit l’activation de vos points minute avec Enedis.
Cette courbe de consommations et l’analyse de l’évolution de vos besoins permettront d’ajuster la taille et la technologie de panneaux, ainsi que d’envisager le mode de valorisation de l’électricité produite : autoconsommation totale ou partielle avec vente de surplus.
Agrivoltaïsme : de quoi parle-t-on ?
L’agrivoltaïsme représente le «couplage entre production photovoltaïque secondaire et production agricole principale, en permettant une synergie de fonctionnement démontrable».
Ces systèmes se développent par exemple avec des mats photovoltaïques sur des parcours de volailles, des couvertures photovoltaïques sur des serres maraîchères ou encore des ombrières dans les champs. L’énergie produite est vendue à un acheteur d’électricité via le système d’appel d’offres (pas de prix réglementé).
- Centrale au sol
- Serre
- Ombrière dynamique
- Ombrière fixe
L’ADEME s’est emparée du sujet. Elle prévient qu’aujourd’hui les expérimentations se développent et les retours sont encore peu nombreux. Son travail d’analyse et de recommandation se poursuit.
Les aspects techniques et financiers doivent être analysés en fonction des besoins des exploitations, des valeurs ajoutées attendues, des points de vigilances techniques et réglementaires, et des aspects juridiques et financiers.