Avec ou sans Covid, la filière laitière bio devait relever en 2020 un sacré challenge : trouver des acheteurs pour les 1 milliards de litres de lait collectés ! La croissance des ventes, portée par une demande forte des consommateurs, et le jeu de la modération des volumes a permis de limiter à moins de 10 % le taux de déclassement du lait bio sur le printemps. La réorientation de la consommation vers des produits de première nécessité et sur des circuits de distribution de proximité et GMS ont profité aux produits bio. Ainsi le prix du lait payé aux producteurs se maintient sur les mêmes bases que l’année 2019. Pour autant la hausse des volumes vendus n’est pas toujours synonyme de la hausse de valeur. Les produits plébiscités aujourd’hui restent des produits de base (lait UHT, beurre…) à moindre valeur ajoutée et la concurrence devient de plus en forte entre les opérateurs, notamment sur le marché des marques distributeurs en croissance, au détriment du prix des produits. L’élargissement de la gamme, notamment vers les produits fromagers sera certainement un levier de développement dans les années à venir.
Et demain, faudra t-il aller encore plus loin sur vers un label bio- bio ? Face à la guerre des prix, des initiatives se mettent en place pour segmenter les produits bio entre eux, afin d’éviter une trop forte standardisation et préserver la valeur ajoutée de ce marché. Portés par des producteurs ou par des transformateurs, elles visent à être plus locale notamment en matière d’approvisionnement, plus équitables pour les producteurs ou encore plus sociales avec le financement de journée de service de remplacement. Le développement de la bio, entraine ainsi des craintes sur la préservation du modèle économique, signe qu’il reste toujours très compliqué de sortir de la loi de l’offre et de la demande.