Les répercussions de la faible récolte mondiale seront nombreuses, et dépendront en partie des stratégies des opérateurs : augmentation des prix, pertes de marchés, baisse de consommation, montée en gamme des consommateurs… La France saura-t-elle tirer son épingle du jeu ?
2017, la plus faible récolte française depuis l’après-guerre
La récolte devrait s’élever à 36,8 millions d’hectolitres, soit un niveau de 18% inférieur à celui de 2016. La baisse de production est essentiellement due au gel de printemps qui a impacté tous les bassins viticoles, mais de façon inégale. Cette réduction est d’autant plus importante qu’elle a fortement touché les grandes régions de production : Bordelais, Charente, Languedoc Roussillon.
Par ailleurs, la récolte européenne est également annoncée en baisse de 14% par rapport 2016. L’Italie reste le premier pays producteur (en baisse de 20%) devant la France et l’Espagne (en baisse de -15%).
Des marchés perturbés à l’export
Dans un contexte de réduction de la consommation en volume, la France doit son salut aux ventes à l’export, toujours en progression principalement vers la Chine et les USA.
Le Royaume-Uni, notre second marché à l’export, est plus incertain avec le Brexit et la dévaluation de la livre. Les effets en sont encore difficiles à mesurer.
Les pays producteurs « du nouveau monde » comptent tirer profit de la chute de production européenne. L’Australie, dont la première destination de vin à l’export est la Chine, espère bien récupérer des parts de marché détenues par la France. Les argentins poursuivent le même objectif.
Quelles stratégies pour la France ?
Si elle est bien gérée au sein des bassins de production, cette situation particulière de faible récolte, pourrait néanmoins être salutaire.
Faire face à la demande en réduisant les stocks
Les stocks avant récolte étaient en hausse dans la plupart des régions, sauf en Champagne et en Val de Loire. Le déstockage des volumes excédentaires et des VCI (volumes complémentaires individuels mis en place ces dernières années) doit permettre d’éviter une hausse trop sensible des prix qui pourrait déstabiliser durablement certains marchés.