1996, c’est l’année depuis laquelle la production française de blé plafonne.
Certes, la France en 2015 connaît un record de volumes et de rendements (respectivement 40,46 millions de tonnes et 78,7 quintaux par hectare).
Certes, les excellentes récoltes mondiales 2013 et 2014 ont laissé des stocks confortables. Et le Conseil International des Céréales (CIC) estime au plus haut la récolte mondiale de blé 2015. Le prix de blé tendre décroche d’ailleurs sur les marchés (par exemple : la cotation du blé panifiable rendu Rouen, passait de 198 à 150€/T entre le 2 juillet et le 7 septembre 2015).
Pour autant, agronomes, statisticiens et économistes s’accordent à constater une stagnation des rendements du blé en France. Pour les agronomes, les causes majeures en sont le changement climatique (températures élevées durant le remplissage des grains, et sécheresse au cours de l’élongation de la tige) et la réduction de la diversité des cultures au sein des rotations. En revanche, la recherche génétique ne serait pas en cause, ni le changement des pratiques des agriculteurs français (léger tassement de la quantité d’engrais et pesticides à l’hectare).
De nombreuses régions de grandes cultures d’Europe et du monde connaissent cette situation, à l’exception importante des Etats Unis (mode extensif de culture du blé).
Cette stagnation des rendements et de la productivité a des conséquences sur la compétitivité française et européenne ainsi que sur la sécurité alimentaire mondiale.