Perspectives à court terme pour la production porcine française

Perspectives à court terme pour la production porcine française

Le poids de la Chine – Contexte 2016-2017

Si la Chine est le premier producteur de porcs, avec plus de 50 % des volumes mondiaux, elle en est aussi le premier consommateur. L’écart entre sa production et sa consommation n’est que de 1 à 2 % mais représente 1.5 million de tonnes importées en 2015.

L’augmentation des importations chinoises fait suite à la restructuration de ses élevages. En 2014, elle s’est fixé des objectifs de modernisation pour améliorer l’autosuffisance du pays et pour résoudre les problèmes de pollution posés par les élevages. Cela s’est traduit par la fermeture de dizaines de milliers d’élevages, entrainant une baisse de production de plusieurs millions de porcs.

Dans le même temps pour satisfaire la consommation toujours plus importante, elle a augmenté ses importations de 50 %, permettant ainsi le redressement des cours mondiaux à compter de mai 2016.

Un autre élément a accentué la remontée des cours : la réduction du cheptel européen.

 

Cette situation va-t-elle perdurer ?

Tout dépendra de la vitesse à laquelle la Chine va reconstituer son cheptel reproducteur pour augmenter sa production. En 2017, on prévoit une baisse des importations de la Chine.
Dans le même temps, la production des États-Unis devrait progresser de 2,60 %.

Par ailleurs, la compétition des acteurs sur les marchés internationaux peut être un frein à la hausse des cours dans un contexte de forte dépendance au grand export et de consommation intérieure en baisse, notamment en France..

Il faudrait donc une demande soutenue des pays asiatiques pour maintenir les cours du porc.

Conjoncture française

Chez les éleveurs de porc français, le revenu 2016 est redevenu positif après une période triennale déficitaire.

En 2017, les cours du porc restent à un niveau élevé, avec un différentiel de 32 centimes sur les quatre premiers mois de l’année par rapport à l’an dernier.
Le marché reste fluide avec peu de stocks. La production européenne s’oriente vers une légère baisse.
En ce qui concerne le prix de l’aliment, les fondamentaux pèsent pour un maintien du prix de l’aliment à court terme.

Dans ces conditions, à partir des clôtures de juin 2017, la marge sur coût alimentaire pourrait atteindre 0.70 €/kg net, de même niveau qu’en 2006, dernière bonne année.

Les éleveurs ont pour objectif d’améliorer leur trésorerie qui est à ce jour dégradée à très dégradée dans près de deux élevages sur trois. Un repère : ne pas dépasser une trésorerie nette négative de 30 € pour 100 kg net de porc.

Cette situation de marge bien orientée peut être l’occasion de relancer les investissements matériels, sachant que la maitrise technique reste le levier d’amélioration principal de la performance économique.

En conclusion, il faut savoir que les périodes favorables durent moins longtemps que les périodes de crise et qu’il est impératif de respecter les fondamentaux en matière de coût de revient.